5 mois de réflexion et d’échanges en 2011, 4 groupes de travail installés dans la pluralité des opinions et la diversité des représentations, 30 débats interdépartementaux et interrégionaux sans compter les nombreux débats org
anisés localement, près de 12 000 participants, de très nombreuses contributions remises par les associations, institutions et autres organismes : le débat sur la réforme de la dépendance a eu lieu !
Quelle surprise alors de lire depuis quelques semaines dans nos quotidiens nationaux et régionaux que le gouvernement met en place un groupe de travail et de réflexion sur le maintien à domicile des personnes âgées dans le cadre de la réforme de la dépendance. De nombreux rapports ont été écrits à ce sujet et les solutions préconisées quel que soit le rapporteur, sont toujours les mêmes, un groupe de travail supplémentaire n’y changera rien. Il est urgent de mettre en place des actions concrètes.
Plus de 80% des personnes âgées souhaitent vieillir à domicile et ne conçoivent absolument pas de partir de chez elles. Pour les autres, la maison de retraite est envisagée comme un lieu où elles termineront leurs jours et qu’elles intègreront lorsqu’elles seront devenues dépendantes.
L’adaptation des logements et la mise en place de services qui, de plus, créeront de l’emploi non délocalisable, sont les 2 conditions indispensables pour favoriser le maintien à domicile, tant qu’il est possible, et qui demeure le système le moins onéreux pour la collectivité.
Mais rien ne serait envisageable sans l’implication forte des aidants familiaux. L’état se doit de reconnaître que les solidarités familiales sont complémentaires de la solidarité nationale. De même nous devons soutenir les aidants familiaux : formation, information, bilan de santé, conciliation vie familiale et vie professionnelle….
Nos aînés doivent rester au centre des dispositifs qui accompagneront leur prise en charge et rendront toutes les organisations mises en place, soutenables tant humainement que financièrement, mais encore faut il construire toutes les politiques de prévention nécessaires, or notre société a tendance à nier le vieillissement et la dépendance possible et n’anticipe donc pas.
Dans sa synthèse du débat national sur la dépendance Axel RAHOLA Rapporteur du Comité Interministériel de la Dépendance nous alerte « une hausse significative des dépenses interviendra à partir de 2025 à l’arrivée à l’âge de la dépendance des premières générations du baby boom. Cette perspective ne nécessite pas de mesures de financement dans l’immédiat, mais elle doit être prise en compte dans le calibrage des mesures d’application immédiate pour rester sur une trajectoire maîtrisable » Alors n’attendons plus, travaillons à la mise en œuvre rapide des solutions qui ont déjà été clairement identifiées et qui sont réalisables : le maintien à domicile est une de ces solutions.
Corinne G.