J’ai participé vendredi dernier à la signature par le Ministre du Budget, Jérôme CAHUZAC, des premiers emplois d’avenir du département.
Cette manifestation a eu lieu dans les locaux de la Mission Locale de Villeneuve-sur-Lot en présence des employeurs et des jeunes concernés, des Présidents et Directeurs des trois Missions Locales et des parlementaires du Lot-et-Garonne.
Cette cérémonie, émouvante pour ces jeunes qui, pour la première fois, avaient une garantie d’un emploi stable, pour au moins 3 ans, avec une formation à la clef, avait été magnifiquement organisée par nos collègues de la Mission Locale du Pays Villeneuvois.
J’ai souhaité par ma présence signifier ainsi mon adhésion à cette bonne initiative du gouvernement, même si par ailleurs je pense que cette loi ne va pas assez loin mais j’y reviendrai plus tard.
De quoi parlons-nous exactement ?
Il s’agit de donner un emploi à des jeunes qui en sont très éloignés, notamment parce qu’ils sont sans qualifications, et de s’organiser pour qu’une formation soit inscrite dans ce temps d’emploi.
Ils devront être souscrits soit directement en CDI, et donc devenir un emploi « normal » à l’issue de la période de 3 ans, soit faire l’objet d’un CDD mais avec orientation vers un autre employeur à la fin du contrat.
Quelques dérogations pourront être sollicitées pour des jeunes titulaires de diplômes de niveau Bac + 2, mais à la condition qu’ils soient issus de quartiers ZUS ou de Zones Rurales à Revitaliser.
Pour la première fois, dans le cadre de ce dispositif, les missions locales sont positionnées comme partenaires prioritaires, puisqu’elles seront seules prestataires. Il ne s’agit bien évidemment pas de minimiser le rôle que peut avoir Pôle Emploi dans l’orientation et la recherche d’emploi, pour les jeunes, mais de valoriser le plus que peut apporter la Mission Locale.
Pôle Emploi est et restera un partenaire incontournable, mais la Mission Locale par son approche globale (Logement, Santé, Formation, Emploi…) est la représentation institutionnelle la mieux placée pour accompagner le « Jeune » qu’elle connaît bien.
Faire de cet outil au service des jeunes le seul intermédiaire entre eux-mêmes et leurs futurs employeurs, c’est garantir le circuit court des démarches administratives et donc la réactivité nécessaire à la prise d’emploi rapide.
Un bémol cependant dans ce concert de louanges (je pense sincèrement que c’est un bon dispositif), les seuls employeurs autorisés à recourir à ce type d’emploi aidé (75% pris en charge par l’Etat) sont les collectivités territoriales, les hôpitaux et les associations.
Quel dommage !
Dommage car encore une fois on privilégie majoritairement, la création d’emplois de services qui ne sont pas véritablement porteurs de développement économique.
Dommage car une ouverture aux TPE et petites PME aurait permis d’enraciner ces entreprises dans le tissu local.
Dommage car beaucoup de ces artisans, ou petits chefs d’entreprises auraient saisi cette opportunité de remplacer en douceur le départ à la retraite d’un salarié, ou encore d’augmenter un peu leur masse salariale sans prendre trop de risques et envisager ainsi un développement à taille humaine.
On me rétorque qu’accepter cela c’était mettre en péril l’apprentissage qui aurait été délaissé par les jeunes tout favorisant une main d’œuvre à bon marché. (Et ce ne serait pas le cas des employeurs agréés aujourd’hui ???)
De grâce, pas de procès d’intention à l’égard de ces artisans et autres entreprises qui font vivre notre tissu économique et créent de l’emploi.
Il était facile dans ces conditions d’ouvrir ce dispositif à partir de 18 ans et non de 16 comme aujourd’hui. Par ailleurs, pour les fréquenter de plus près depuis ma prise de fonction à la Présidence de la Mission Locale, je crois pouvoir assurer que la majorité des employeurs ont à cœur de pousser les jeunes à se former, tellement ils savent eux-mêmes combien le manque de qualification est préjudiciable au jeune et à l’entreprise.
Alors OUI à ce dispositif porteur d’espoir pour une population qui peut parfois être découragée, mais il faudrait maintenant oser.
Oser faire plus pour nos petites entreprises qui dynamisent notre milieu rural et densifient le tissu économique de nos territoires.
Mais aussi pour cette jeunesse qui doit pouvoir regarder devant. Il est de notre responsabilité de nous retrousser les manches et tous ensemble d’œuvrer à donner un avenir à tous ces jeunes.
Corinne G.