Dans une interview qu’il a donnée lors de son compte rendu de mandat de Conseiller Régional, (j’y reviendrai par ailleurs) Patrick Beauvillard, délégué départemental de l’Association ANTICOR, met en regard les erreurs involontaires de gestion qui peuvent être commises par des élus et leur manque de formation.

Je partage totalement ce point de vue.

J’ai sillonné toutes les routes du département en 2011 lors de la campagne pour les élections sénatoriales, je me suis déplacée dans toutes les communes à la rencontre des élus. Tous étaient en demande d’un véritable statut de l’élu avec de la formation à la clef.

Pour être moi-même élue en charge de l’Action Sociale et de la Politique Familiale, je sais combien être autodidacte prend du temps et consomme une énergie dont on se demande parfois si cette dépense était judicieuse, tant la somme des documents à lire, à comprendre, à transmettre est colossale pour parfois peu, voire très peu de résultats.

Malgré tout je pense sincèrement que ne pas se former nuit à la bonne gestion d’un mandat électoral.

Pour exercer au mieux la délégation que j’occupe aujourd’hui, mais aussi en prévision du mandat sur lequel je me positionne pour 2014 je me suis donc intéressée aux catalogues de formation. Et là je peux vous assurer qu’il est très compliqué de savoir quoi faire. Entre les organismes privés et les publics, les formations réservées aux salariés mais possibles pour les élus, les formations « d’experts », et celles proposées par les instituts politiques, il y a de quoi y « perdre son latin ». C’est la raison pour laquelle je salue l’AFEL (Association de Formation des Elus Locaux) 47 créée par Jean Dreuil Président du Centre de Gestion du Lot et Garonne et Jean Dionis du séjour Président de l’Amicale des Maires. C’est une vraie bonne idée.

La formation est une chose sérieuse et doit correspondre aux attentes des élus locaux et être accessible au plus grand nombre. En cela une formation organisée dans le département nous permet non seulement de participer sans perte de temps dans des délais de route parfois très longs (Paris, Lyon, Marseille), mais aussi de ne pas engager de dépenses financièrement compliquées à assumer( coût de la formation + transports + chambre d’hôtel …). Il n’en reste pas moins que cette option nationale doit rester ouverte car les échanges avec les collègues élus dans d’autres villes de France sont importants, c’est une ouverture sur d’autres pratiques qui sont toujours intéressantes.

L’exercice reste cependant compliqué, toutes les formations ne peuvent être proposées sur place (manque de participants, manque de formateurs…). Je crois qu’il serait bon que chaque élu puisse disposer de son « plan de formation »

individualisé car il est difficile de juger, surtout lorsqu’on est nouvel élu mais aussi parce que les compétences et les territoires ont beaucoup et rapidement évolué, difficile de juger donc, quels sont les savoirs nécessaires et ceux qui sont indispensables.

Si je me réfère aux sommaires des catalogues l’éventail est très large entre la gestion des cimetières, construire et comprendre un budget, mettre en place la démocratie participative, élaborer un schéma d’accueil de la petite enfance, prévenir la délinquance, aborder la dépendance, gérer la politique de la ville, mettre en œuvre un plan d’urbanisme…. Et d’autres encore.

Je reste convaincue que la formation des élus est indispensable à un bon exercice du mandat, en toute transparence. J’ai entamé mon cycle de formations, avec l’AFEL 47, par des apports personnels, avec un organisme national et en compagnie d’autres élus sur des thématiques partagées. Le chemin est long, et ne nous leurrons pas un maire n’aura jamais toutes les compétences, mais les élus doivent être accompagnés dans l’acquisition de ces savoirs et cette démarche gagnerait à être inscrite dans un vrai statut.

Corinne Griffond